Denis Lamy, l’infatigable président de l’APEPAC, a encore déniché une perle. Depuis des années, l’APEPAC invite des artistes en résidence à Gœulzin. Une fois n’est pas coutume, c’est un jeune plasticien (moins de 25 ans) qui a été choisi pour exposer ses œuvres au moulin d’Arleux le jeudi 11 mai à 19h.
Cette exposition, en présence de l’artiste, fera découvrir aux visiteurs des tableaux révélateurs d’un parcours atypique, presque résilient. Silvère Jarrosson n’était pas fait pour faire carrière dans la peinture. A l’âge de 7 ans, il croise une fille de son âge qui lui parle de la danse. Il en est sûr alors : il deviendra danseur.
Il commence la danse immédiatement, entre à 10 ans à l’école de danse de l’opéra de Paris et brille sur les parquets. A 18 ans, une blessure de fatigue mal soignée met un terme à son rêve, au rêve de sa vie : fracture du col du fémur, septicémie et finalement pose d’une prothèse de hanche.
« Je ne pouvais plus danser. » Que faire alors ? Le jeune homme se lance dans des études de biologie (il décrochera un master) et entre dans l’atelier d’un ami peintre.
De la danse à la peinture
Nouvelle révélation : il va peindre. Sans professeur, sans passer par les Beaux-Arts. Parce qu’il veut peindre sa danse, ou plutôt peindre en dansant. Déterminé comme il l’était pour les entrechats, il décide de retranscrire les mouvements de la danse sur des tableaux. « Je fais danser la peinture à ma place. »
De l’art abstrait pur. « Je ne cherche rien de précis quand je commence à peindre. Je suis toujours surpris quand quelqu’un me dit : « on dirait… » Ainsi regarder peindre Silvère Jarrosson, c’est un peu admirer un performeur. L’artiste est debout devant sa toile posée à plat à terre et il manipule la peinture (de l’acrylique parfois modifiée chimiquement) et souvent le tableau … en dansant.
Le résultat est étonnant et donne à voir des formes et des couleurs qu’on ne voit nulle part. Silvère Jarrosson l’avoue lui-même : « personne dans le monde ne fait comme moi » .